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Le binational est-il un privilégié ?
Polémique en France… et chez Visago. Les Binationaux sont-ils des « Français de seconde zone ? » ou cumulent-ils au contraire des avantages que les simples nationaux n’ont pas. Une tribune publiée sur notre site provoque des réactions contrastées.

C’est ce vendredi 5 février que s’ouvre à l’assemblée nationale le débat sur la révision constitutionnelle (assemblee-nationale.fr). Son aspect le plus controversé, la déchéance de nationalité, déchire la gauche et provoque des remous jusque dans nos contrées.
Chez Visago, nous avons choisi de donner la parole à toutes les sensibilités. Or, la tribune de Farid Saidani, trésorier de l’association Internationale des Binationaux, que nous avons mis en ligne sur Visago (voir ici) contre la déchéance de nationalité pour les binationaux a déclenché de nombreux like sur Facebook et quelques courriers assez remontés via visagonews.com. Intitulé "Sommes-nous des Français de seconde zone ? " Ce texte ne fait que « répéter les poncifs qu'on nous martèle depuis quelques semaines (notamment ici : "Moi, Samir, binational" ) » estime Quentin.
Avant de souligner : "cela interroge pour quelqu'un qui se présente comme le trésorier de l'Association Internationale des Binationaux et qui ne peut donc ignorer ce dont il s'agit (Présentation de l'association : voir ici ).
La binationalité "quezaco"
Qu'est-ce que la bi-nationalité ? Pour Quentin, c'est jouir de tous les droits dans deux pays simultanément (vote, éligibilité, propriété, mariage, etc.), sans avoir aucunement à en assumer les devoirs attenants de l'un comme de l'autre (impôts, service militaire, peines pénales, etc.). Un binational est donc un privilégié vis-à-vis des nationaux de l'une ou l'autre rive, puisque qu'il bénéficie des droits des uns comme des autres, pouvant choisir à sa guise, et changer d'avis, en fonction des circonstances et des situations.
Que cette situation lui échoit, comme à beaucoup, ne doit pas cacher qu'il s'agit, une fois advenue, d'un choix, qu'il faut assumer : mais vu les avantages procurés, on comprend que les hésitations ne soit pas longues (voir « Le concept de double nationalité est inéquitable ».
Pour Quentin, les français (ou les algériens) de seconde zone sont ceux qui n'ont qu'une seule nationalité. « S'il y a inégalité, elle est bien en faveur des bi-nationaux, certainement pas l'inverse. (…). La déchéance de nationalité, de ce point de vue, n'est qu'une minuscule égratignure faite à ces privilèges, dans un pays pourtant réputés pour ne pas les avoir ménagés dans son histoire. Et ceux qui la dénoncent, invraisemblablement, comme une injustice sont les défendeurs d'une caste, dont M. Saidani semble être l'un des lobbystes, qui ne semblent regrouper, bizarrement que les franco-maghrébins (Déchéance de nationalité: comment l'origine influe sur la réaction des binationaux) Dernière chose : des mesures bien plus radicales sont en passe d'êtres prises en Algérie, sans que curieusement personne ne s'en émeuve ni ne crie à la discrimination ou au fascisme ;« Ces binationaux qui dérangent ».
C’est envoyé ! Mais ce n’est pas fini…
Nafissa qui se définit comme « Une française ex-bi-national franco-tunisienne et ex-musulmane » n’y va pas non plus par quatre chemins et estime que la tribune de monsieur Saidani « illustre de façon édifiante les valses opportunistes et les postures victimaires de ceux qui se disent à la fois d'ici et de là-bas et qui ne choisissent jamais rien, : à peu près tout leur tombe dessus y compris ce qu'il peut y avoir de plus engageant et de plus intime comme le choix d'une identité nationale. (…) On voit là encore comment il est bien plus facile de dénoncer le racisme anecdotique des franco-français là où on peut le faire sans être inquiété que de dénoncer, au péril de sa vie souvent, l'extrême-droite islamique ordinaire ou terroriste là où elle se déploie en Algérie notamment mais aussi en banlieue… ».
En revanche, Nafissa salue une autre publication mise en ligne par Visago à l’occasion des journées portes ouvertes dans les mosquées. Une journée qui a fait pschiiit dans le département, ce que l’article « Opération portes entrouvertes dans le Val d’Oise » racontait.
Cet article, estime Nafissa, « dénonce sans en avoir l'air et simplement la présence d'une extrême-droite musulmane dans nos quartiers. Tout est dit simplement et l'air de rien : la solidarité absente, le refus du dialogue, l'embrigadement des mômes et surtout l'assurance et l'aplomb de celui qui vous dit en gros : « maintenant ici ce n'est plus chez vous et chez nous mais uniquement chez nous : Circulez il n'y a rien à voir et cela à tel point que l'imam ne voit pas d'intérêt à parler la langue française ! Bravo aux auteurs de cet article pour la clarté du propos et le courage qui l'anime ». Transmis aux journalistes citoyens de Visago qui, comme leurs lecteurs, n’ont pas tous la même vision du monde mais ont la passion de le raconter.
Par ELB
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