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Les 4 mousquetaires de la lutte anti-AVC


Alicia, Samar, Ousman et Manon : quatre jeunes avec un cœur gros comme ça s’engagent pour prévenir les maladies cardio-vasculaires. Ils ont de l’énergie à revendre… et des opinions à donner sur pas mal de sujets !

C’était il y a un an, après les vacances de Printemps. Les élèves du Lycée George Sand de Domont reprenaient le chemin du lycée le cœur serré. Avec beaucoup de tristesse et d’émoi, toute la communauté éducative apprenait la disparition soudaine d’une de ses élèves. Une jeune lycéenne venait de décéder des suites d’un AVC. Ses amis pensaient pourtant que cela ne pouvait pas arriver de façon si précoce, 16 ans ! Pourtant même un embryon ou un bébé peuvent en être victimes…

Ses amis du lycée Jean Jacques Rousseau à Sarcelles ont donc décidé d’approfondir leur connaissance et de faire un rapport dans le cadre de leur Bac STSS, Sciences et techniques de la santé et sociales. Une rencontre avec le neurologue et un suivi par mails leur ont été proposés. Alice, bénévole de l’association France AVC, a reçu des élèves de terminales des lycées J.J Rousseau de sarcelles et René Cassin de Gonesse concernés par ce sujet.

Devant cette implication, nous avons rencontré ces quatre jeunes du lycée Jean Jacques Rousseau à Sarcelles dans un lieu qu’ils ont choisi : sympa et convivial, avec musique d’ambiance, un Mc Do ! C’est autour d’un café, que nous avons discuté.

​​Quels débouchés vous ouvrent ce BAC : STSS

Tous les métiers paramédicaux

A quel métier vous destinez vous ?

Infirmière, manipulatrice radio, pompier et dermatologue

Samar : Au départ, je voulais être préparatrice en pharmacie, comme je n’ai pas trouvé de stage en alternance, j’ai choisi de faire dermatologue, c’est plus d’études mais cela me plait.

Pourquoi avoir choisi l’AVC comme sujet de mémoire au BAC ?

Nous avons une amie qui est décédée à 16 ans, ses proches ont appelé les pompiers pour un malaise et comme ce n’était pas une priorité, ils sont arrivés trop tard.

Une autre élève du lycée de Pontoise a été victime d’un AVC le 31 décembre 2015 à Pontoise, nous l’avons appris par un de nos professeurs, elle n’avait que 17ans.

Cela nous a beaucoup touché et motivé pour prendre ce thème. On ne connaissait pas les causes et surtout les signes précurseurs de l’AVC. Notre objectif, c’est de faire de la prévention, d’informer sur les premiers signes, de sensibiliser les gens sur les risques et les séquelles liés à cette maladie.

Où en êtes- vous aujourd’hui de ce travail en commun ?

Notre mémoire s’appelle : « comment les dispositifs mis en place ont un impact sur le taux des AVC en France». Nous avançons doucement mais sûrement ! Le contexte, l’état des lieux sont terminés, chacun à une tâche déterminée et nous nous réunissons régulièrement pour faire le point. Dans le cadre du mémoire, nous avons crée un questionnaire remis aux élèves. En dépouillant les questionnaires renseignés par les lycéens, nous n’avons pas été surpris par les résultats. Beaucoup connaissaient quelqu’un victime d’AVC, mais ne savaient pas reconnaître les signes précurseurs. Comme nous avant !

Alicia : Ma mère qui était dessinatrice va nous faire des affiches à la main que l’on mettra dans différentes structures.

De quels autres problèmes aimeriez-vous parler ?

Alicia : De la tolérance, Madame ! Autour de la table, nous sommes tous d’origine et de religions différentes, je suis chrétienne parce que mes grands parents d’origine juive ont eu peur pour leur fils et l’ont fait baptiser. L’histoire se répète, pensaient-ils !

Manon : Ce dont on ne parle pas assez dans les médias, c’est la souffrance des musulmans. Certains vont jusqu’à renier leur religion, ils ont honte qu’on les amalgame avec les terroristes. Il ne faut pas renier qui ont est, même pour satisfaire le regard de la France. Certains jeunes ne réfléchissent pas par eux-mêmes et votent FN comme leurs parents. Nous avons beaucoup d’amour à donner mais on nous le refuse parce qu’on est musulman.

Ousman et Samar : Nous sommes musulmans d’origine pakistanaise saoudienne et iranienne, mais Français avant tout ! Nous avons bénéficié de l’éducation nationale, et on ne comprend pas que des jeunes qui ont été nourris par la France, la poignardent dans le dos.

Ousman : Je m’aperçois qu’il y a beaucoup de divisions par exemple les médias le FN, l’Islam… je tiens à rappeler qu’on est en République et je crois en la république une et indivisible !

Que pensez-vous de la communication d’aujourd’hui ?

Alicia : Elle est souvent virtuelle et souvent agressive.

Ousman : Le flux d’info nous submerge, l’immédiateté ne nous laisse pas prendre assez de recul. La manipulation est facile pour véhiculer des idées fausses. Certains jeunes ne réfléchissent pas assez, sur les réseaux sociaux, ils se lâchent derrière leur écran. Ils se croient libre en débitant anonymement ce qu’ils ont lu mais pas digéré. Ce sont des moutons !

Samar : On ne communique pas vraiment, parce qu’il n’y a pas de vrai contact humain. J’ai discuté récemment avec des jeunes de cité et je les ai mieux compris, ils en ont marre d’être traités de délinquants ou de nuls, ils se sentent rejetés. Ils aimeraient être intégrés.

Manon : Vous voyez, on apprend des autres, c’est plus important d’échanger physiquement avec les personnes. On voit les réactions, les expressions, les sourires, l’intonation de la voix, on fait attention à l’autre, c’est plus enrichissant. On prend le temps de mieux se connaitre et d’oublier l’apparence pour voir l’intérieur. Vous voyez madame, j’ai même oublié votre âge !

Oups ! L’apparence est trompeuse, donc ?

Samar : Oui, parfois elle peut susciter le rejet, si on ne pose pas la question du pourquoi cette antipathie irraisonnée ? Cela peut venir de loin, si la personne ressemble à quelqu’un qui nous a fait du mal. Il faut analyser ce rejet et se dire que cette personne n’a rien à voir.

Alicia : Les séquelles physiques, comme la bouche tordue lors d’un AVC, peut faire sourire si on ne comprend pas la souffrance des autres. On s’arrête souvent au physique, aujourd’hui.

Ousman : Ce qui est important aussi, c’est le respect ! On le voit dans la téléréalité, ils sont beaux mais ne se respectent pas, ils sont souvent impolis. Dans les années 60, on vouvoyait, je trouve que c’est une marque de respect, comme la politesse. Chez les enfants, elle devrait être naturelle mais ils sont souvent mal éduqués.

Savoir dire non c’est « aimer », l’enfant à besoin de limites sinon il vit dans l’insécurité ?

Samar : Nous sommes 5 enfants à la maison, je trouve que le petit dernier à moins de limites, on dit de lui qu’il a un fort caractère.

L’heure tourne, il est temps de se quitter, avez-vous une conclusion à apporter ?

Manon : Oui ! On vous mettra sur la liste de nos remerciements dans notre mémoire : A Madame Catherine.

Peut-être à Catherine B. cela me suffira !

On vous offrira le café, Madame.

Chouette ! J’en prendrai 4 ! (rires)

Propos recueillis par Catherine Barberye

#VISAGONEWS #Gonesse #AVC #Bénévolat

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