- Bouh !
La France a peur (1)… et à Villiers le Bel ?
Toute la France polémique autour des accents circonflexes et des ognons sans « i ». Oui, entre tradis et modernistes, la réforme de l’orthographe divise tout le pays…

Trois millions de chômeurs grondent devant les portes de Pôle emploi. Le communautarisme rampant ronge nos banlieues. Les migrants réchappés de la Méditerranée sont à nos portes et parmi eux n’en doutons pas des terroristes sur-armés. Après l’état d’urgence, l’état de siège se profile.
Le trouillomètre tricolore est à zéro, mais une mesure audacieuse, urgente, dont la hardiesse laisse pantois vient d’être prise au plus haut niveau : Nous ne devons plus écrire « oignon » mais « ognon ».
Ouf ! De même « porte-monnaie » devra s’écrire désormais « portemonnaie ».
Certes, cela ne contribuera pas à le remplir mais au moins il sera fait l’économie d’un trait d’union, et par les temps qui courent…
Les amateurs de voile souqueront ferme sur les «winchs » (avec un S) tout en buvant les meilleurs whiskys (aussi avec un S). Les « nénufars » auront-ils les mêmes couleurs que les Nymphéas de Monet ? Accents circonflexes et accents aigus sont aux abois ne sachant sur quelles lettres ils seront désormais autorisés à se poser. Nos sportifs ne pourront plus « s’entraîner », mais « s’entrainer ».
Avec les mêmes résultats aux jeux olympiques ?
Et comme de coutume dans notre pays, les polémiques vont bon train. Les académiciens déclinent l’honneur d’avoir été à l’origine de ces impressionnantes transformations.
La droite conservatrice voudrait renouer avec quelques termes de vieux français, genre François Villon :
"Prince, n'enquerrez de semaine
Où elles sont, ni de cet an,
Que ce refrain ne vous remaine :
Mais où sont les neiges d'antan ?"
Et la gauche, jamais en reste d’arguments, ne tardera pas à proposer une réforme moins frileuse, et beaucoup plus « complaite, maitan l’ortografe a la porté de tousse. » Sans compter que dans les collèges tout le verlan sera à reprendre.
Il fallait en avoir le cœur net. Un micro trottoir de la populace à la sortie du Casino, (pas celui d’Enghien bien sûr, celui de Villiers) s’imposait avec l’unique consigne : Que pensez-vous de la réforme de l’orthographe ?
Extraits :
- Une dame la cinquantaine et déjà grand-mère : « C’est la merde, c’est pas normal, ça va perturber les enfants…»
- Une autre femme plus âgée et emmitouflée (il fait froid et il pleut) « Je ne suis pas contre d’enlever les accents circonflexes, ça va simplifier et ça peut aider les enfants. Vous savez, je n’ai pas internet mais la langue française est une langue compliquée » et elle disparait dans le crachin.
- Un jeune père tenant son enfant de cinq ans par la main « C’est pas une bonne idée, mais pour nous parents c’est différent. C’est sûrement mieux pour les jeunes… »
- Une mamie très alerte : «Oui et non, ça va simplifier la vie des jeunes. J’ai mon certificat d’études en 1970 mais j’ai dû quitter mes études à 16 ans…» dit-elle, en poussant son caddie.
- Une dame antillaise « C’est du n’importe quoi, on était habitué, maintenant c’est ridicule, les enfants vont s’y perdre »
- Une jeune femme en baskets « Je suis pour c’est une bonne idée. »
- Une autre pressée « je suis contre » et monte dans sa voiture…
Voilà les quelques impressions prises à la volée auprès de Beauvillésois de tous horizon par une froide matinée pluvieuse.
Et vous qu’en pensez-vous ?
.
Roberto
(1) Phrase d'ouverture mythique du journal télévisé de TF1 du 18 février 1976, prononcée par le présentateur de l'époque Roger Gicquel