- Enquête
Tu habites Où ? Euh…
Sarcelles n’est pas le XVIe arrondissement, ça tout le monde le sait. Mais de là à devoir s'excuser d’y habiter. Et pourtant il n’est pas rare, voire même habituel de devoir défendre notre territoire d’une mauvaise réputation. Témoignages

Sur la quinzaine de “vieux” sarcellois que j’ai pu rencontrer, tous ont en commun les raisons de leur venue à Sarcelles ; le travail et/ou le logement. Migrants de tout horizon, ils venaient de Paris, Sens, Dieppe, Brest, Coutances, Chelles, Toulouse, de la Corrèze ou de la Charente, du Portugal ou d’Allemagne…
L'un a fait toutes les charpentes du parc de Miraville, un autre est devenu employé des postes, d'autres, enseignant, garagiste, employée administrative, boulanger. Les logements étaient bien plus spacieux et confortables que ceux de la capitale. Ce qui est sûr, c'est que, si on ne roulait pas sur l'or à Sarcelles, au fil du temps les gens se sont rencontrés, la vie associative a renforcé les liens et personne ne songe à partir. Tout le monde finit par se plaire à Sarcelles. Certains ont déménagé d'un quartier à l'autre.
Migrants de France ou d'Europe, ils ont habité Sarcelles très agricole à l'époque et ils causent !
Extrait :
« Je dis que j’habite Saint-Brice-sous Forêt, j'en ai marre qu'on me demande si je n'ai pas de problèmes d'habiter Sarcelles. »
« Je dis que je n'ai pas de gilet pare-balles quand je vais faire mon marché, que le parvis de l'église du 16e siècle a été refait, qu'une petite rivière traverse le centre ville , que la mairie est un bâtiment alsacien du 19è siècle, que j'y fais ma pétanque comme n'importe où. »
« Je dis que Strauss-Kahn, c'était il y a bien longtemps, en 1995 et si peu de temps, mais qu'on peut voir le maire actuel François Pupponi partout dans sa ville. Et puis, tu sais comment faut-il s'y prendre pour que tout le monde vive ensemble avec si peu de moyens et une telle diversité de cultures. »
« Je dis qu'on a une sous-préfecture, un nouveau commerce de proximité au village, un nouveau centre commercial, un tramway pour aller à Saint Denis, 2 gares , une petite salle de spectacle rénové au village, une programmation culturelle à des tarifs défiant toute concurrence, une piscine olympique, un conservatoire, un hôpital privé. »
« Je dis qu'on n'a pas une bibliothèque digne de ce nom, ni de cinéma, que la salle Malraux est trop petite pour 60.000 habitants, que les impôts sont chers et que la ville est par endroit très sale. »
« On a la forêt pas loin, le département de l'Oise à 1/2 h en voiture, le château et le bois d'Ecouen à pied de chez moi, Paris à 20 mn avec une ligne H moderne. »
« Moi, le couvreur qui avait fait des chantiers dans les beaux quartiers m'a dit qu'ici tout le monde lui disait bonjour et qu'il n'avait pas eu de problèmes avec son camion alors qu'on lui avait crevé ses pneus à Enghien. »
Malgré cela tous les anciens disent que « çà a beaucoup changé », mais que « c'est pas pire qu'ailleurs », et qu'il faut dire aux jeunes que seul le respect, le travail et la persévérance, paye.
Alors il faut continuer à se dire bonjour, échanger, communiquer et surtout ne pas se renfermer sur soi, parce qu’à Sarcelles la vie est belle !
Par MOP