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“85 à 90% des étudiants trouvent un CDI après leur période d’apprentissage” Gilles Fontana
« Relancer la mobilisation collective en faveur de l’apprentissage pour former 500 000 apprentis d'ici à 2017 est au cœur de l’action du Gouvernement… » Gilles Fontana, Président de la commission formation FEDENE (Fédération Energie Environnement), n’a pas attendu la nouvelle campagne d'information lancée par le ministère du Travail pour œuvrer en ce sens. Entretien

C’est en temps que bénévole que vous militez pour l’apprentissage, vous êtes convaincus que les jeunes du Val d’Oise et d’ailleurs ont un avenir prometteur dans cette direction, pourquoi ?
C’est un ENGAGEMENT, trop de jeunes sortent du système scolaire sans emplois, désabusés souvent en échec scolaire. Au départ, ils sont un peu réticents, dubitatifs. Avant d’entrer en apprentissage, une adaptation et une remise à niveau sont souvent nécessaires. Cette remise à niveau peut durer 6 mois selon la formation envisagée.
La première étape, la plus importante pour nous, est de leur redonner confiance en eux et en leurs possibilités. Par ailleurs il faut aussi : leur réapprendre les règles élémentaires de politesse. Leur tenue vestimentaire doit être adaptée pour le contact avec le public et pour leur travail.
Après une formation aux premiers secours et au respect des consignes de sécurité, les apprentis s’adaptent et comprennent (par exemple) l’obligation de porter les vêtements de sécurité, fournit par l’entreprise. Le contrat d’apprentissage ne se déroulera correctement qu’à ces conditions.
Mais notre rôle ne s’arrête pas là, nous accompagnons l’apprenti jusqu’au bout de son parcours professionnel. Deux tuteurs sont nommés 1 au lycée et 1 en entreprise, ils suivent ses progrès et l’encouragent. Ils correspondent entre eux, non pas pour sanctionner mais pour intervenir dès qu’une difficulté est décelée.
L’intervention immédiate permet d’éviter le décrochage
Parfois on remarque qu’une dynamique de groupe se crée entre les élèves, ils s’épaulent et cette solidarité est renforcée par le club des anciens qui les conseillent.
Une autre alternative professionnelle peut être proposée à l’apprenti puisque des passerelles sont prévues au sein des entreprises entre le commercial et la technique.
Les résultats sont à la hauteur de notre entêtement puisque 85 à 90% des étudiants trouvent un CDI après leur période d’apprentissage, certains poursuivent leurs études après le BTS et arrivent sur le marché du travail avec un diplôme d’ingénieur. C’est notre fierté !
Vous parlez d’apprenti au masculin, mais où sont les filles ?
la féminisation dans les métiers techniques est notre objectif premier. Les résultats des filles sont excellents puisque qu’on les retrouve souvent à des niveaux supérieurs. Leur sérieux et leur persévérance sont des qualités qui stimulent les autres apprentis, la mixité dans les classes est un atout.
Le problème, c’est l’orientation scolaire, rares sont les établissements qui proposent aux jeunes filles le secteur technique, on les cantonne vers des métiers d’esthétiques ou de santé.
Aujourd’hui, le matériel électronique à changer la vie des techniciens et ce matériel ne nécessite plus la force. Je crois qu’il y a un vrai travail de communication à faire pour qu’elles accèdent à ces métiers : Auprès des parents, de l’éducation nationale et des jeunes filles elles-mêmes qui ne soupçonnent pas leur potentiel.
Lors des salons professionnels inter/climat, on constate une légère augmentation des demandes féminines mais ce frémissement n’est pas à la hauteur de la place qui leur est réservée. Alors que les employeurs sont prêts et souhaitent vraiment les accueillir !
Par Catherine Barberye

Gilles Fontana
Président de la commission formation FEDENE (Fédération Energie Environnement) Vice président de l’AFDET (Association française pour le développement de l’enseignement technique) Membre du conseil d’administration d’un centre d’apprentissage AFANEM - Négoce et Maintenance d’Appareils Energétiques et climatiques.