- EN GREVE
« Ras le bol des classes surchargées ! »
Au lycée René Cassin de Gonesse certaines classes ont plus de 35 élèves. Et ça c’est vraiment plus que trop pour les professeurs comme pour les parents d’élèves. L’action des professeurs en grève, relayée par un blocus des parents d’élèves a enfin fait se déplacer l’inspection académique. Ambiance

Ce mercredi 14 Septembre 2016 les parents d’élèves du lycée René Cassin de Gonesse étaient mobilisés contre les classes surchargées qui concernent l’ensemble des filières, et plus sensiblement les classes de premières STMG (Filières menant vers les Bacs et BTS technologiques).
3 classes de STMG surchargées à plus de 35 élèves c’en est trop !
La dotation horaire globale n’a pas suivi et créer une quatrième section supposerait le déblocage d’heures supplémentaires dans toutes ou au moins une partie des matières enseignées. Soit quinze à trente heures supplémentaires en fonction de l’aide accordée par le rectorat.
La situation de blocus les conduisant à s’expliquer en premier lieu devant les parents d’élèves fortement mobilisés et bien décidés à se faire entendre d’une administration qui faisant la sourde oreille compte évidemment sur l’usure d’un mouvement de grève prolongé des professeurs avec retenues effectives sur salaire.
« Nous ne sommes pas décisionnaires » précise l’inspecteur. « Le rectorat doit réagir ! On voit bien que ce n’est pas lui qui fait cours !» s’exclame une parente d’élève.
Un professeur de mathématique, en poste depuis plus de 30 ans se montre plus explicite :
« Malgré nos protestations l’effectif dans nos classes augmente régulièrement depuis cinq ans alors que la démographie elle n’augmente pas. L’éducation nationale fonctionne à flux tendus, cherchant à faire des économies à tous niveaux. Le niveau des élèves dans notre secteur de l’est 95 est souvent fragile, ce qui accentue les orientations vers les filières STMG. »
« D’autre part tout le bassin n’est pas logé à la même enseigne Nous atteignons 36 élèves par classes alors que les lycées de Goussainville et de Fosses sont limités à 30 suite à de fortes mobilisations il y a environ 8 ans. »
Professeure de français depuis + de 15 ans, elle nous décrit l’ambiance
« Les enseignants sont exaspérés ! Mais loin d’être découragés. Ce qui nous préoccupe c’est ce discours sur l’égalité des chances, tenu par la classe politique, et la réalité des choses. Les parents qui bloquent notre lycée aujourd’hui en sont conscients, et sont à l’écoute et très solidaires pour relayer notre mécontentement. »
« On remplit les classes au de là du supportable et l’on favorise ainsi le décrochage scolaire pour affirmer par la suite que les effectifs de début d’année se réduisent en cours d’année du fait de l’absentéisme et autres problèmes de discipline. »
Du coté des principaux ‘’intéressés ‘’…
L’ambiance semble décontractée coté élèves, certains rentrent tranquillement et profitent de ce faux congé par cette belle journée ensoleillée. Mais il ne faut pas s’y tromper, cette jubilation masque une sourde inquiétude !

D’autres se réunissent dans un coin du parvis qui fait face au lycée et improvisent un rassemblement assez mouvementé mais correct dans l’ensemble, dont ils sont les seuls à connaître la raison !?
Timides terminales ES sylvie, Abi et Jenny se lancent : « Oui nous sommes d’accord pour que le rectorat réagisse. Ce que veulent les profs, est plus que justifié. Cependant la stratégie n’est pas bonne car pour 72 élèves c’est tout le lycée qui est bloqué, et nous avons le bac à la fin de l’année »
Chacun semble donc voir ‘’midi à sa porte’’. Il faudra vite reprendre, mais dans quel cours déjà ? Le chapitre sur la solidarité !
Par (notre correspondant sur place)
Jacques Hasboun