- A votre service
Service public Où es-tu ? Que fais-tu ? Où vas-tu ?
Les administrations se modernisent, souvent accompagnées par des coupes budgétaires. L’internet devient l'outil indispensable pour la moindre démarche et si vous ne l’avez pas. Il ne vous reste qu’à faire la queue…

Oui, vous les avez remarquées ces files d’attentes devant la Caf de Sarcelles, la Poste, l’Hôtel des impôts, les urgences, la sous-préfecture… Il semble qu’elles se forment devant tous ces services indispensables du quotidien ayant perdu de leur fluidité suite aux réductions budgétaires. Aujourd’hui cela se traduit par un goulot d’étranglement où se perdent des centaines d’heures ainsi que la patience des usagers comme celles des agents en poste.
La France à deux vitesses
Valéry Giscard d’Estaing l’avait prédit en son temps : il appelait çà “la France à deux vitesses”. Depuis rien, ni lui, ni ses successeurs ont amélioré la situation de ce que nous pourrions appeler “la petite vitesse” et qu’un autre penseur de la République (JP Raffarin) appellera “la France d’en bas”. Bien au contraire, le fossé continue de se creuser entre les classes supérieures maîtrisant les flux, les relations et l’internet. C’est la “grande vitesse”, celle des mondialisés, des gouvernants. La “petite vitesse”, est là, dans nos quartiers, visible dans ces files interminables pour un renseignement, un papier, un droit.
Kafka toujours là
Vous êtes allocataire de la CAF (Caisse d’Allocations Familiales) vous maîtrisez mal le français, vous êtes handicapé... Il vous faudra du courage et de la patience pour remplir la déclaration (peu banale) indiquant vos salaires de non salarié de 07 à 09/2016 !? Il vous faudra vous déplacer, faire la queue pour que l’on vous explique. Et si les bureaux ferment quand votre tour arrive, vous devrez revenir.
Un formulaire mal rempli, vous n’y comprenez rien ? Prenez rendez-vous. Plus rapide, allez sur le site internet ! Ah vous n’avez pas d’ordinateur et encore moins d’abonnement internet, prenez rendez-vous. Votre AAH peut bien attendre. Des exemples semblables, on pourrait les multiplier. A rajouter à cela la sécurité qui vous fera entrer un à un et la file d’attente s’allongera dehors.
Quand les hommes relient les hommes
A la Poste, il vous faudra aussi attendre pour avoir votre paquet ou retirer au guichet un peu d’espèces puisque vous n’avez pas ?? droit à la carte bancaire. Les autres actes se faisant maintenant directement par vos soins à des bornes dédiées à cela (timbres, envoi en AR…). Ah vous n’êtes pas nouvelles technologies , alors il vous faudra attendre qu’un agent se libère. A Villiers-le-Bel la Poste du Village a définitivement fermé, compression de personnel oblige. Celle du quartier du PLM a pris le relais. A la prochaine compression, il y aura celle d’Arnouville ou d’ailleurs... .
Comment en est-on arrivé là ?
Le service public part en lambeau et cela semble illustrer un choix de société voulu par des politiques, technocrates bien souvent déconnectés du terrain et adeptes de la calculatrice pour les dépenses dûes au public. Là où leur propre dépenses publiques (octroyées sans aucun contrôle) passent à la trappe… de la réduction de la dépense publique.
Par Roberto Liatard